Le gouvernement ayant allongé notre laisse de 19 km, Spot a imaginé le concept de l’escapade 20 km - 3h : une sortie dans un rayon de 20 km autour de Grenoble et de 3 heures au maximum. Le terrain de jeu est grand, encore faut-il être efficace.
En utilisant un des nombreux outils proposés pour calculer sa zone de sortie autorisée (lire ci-dessous), on s’aperçoit qu’un rayon de 20 km autour de chez soi génère tout de même un vaste terrain de jeu à ciel ouvert. De Grenoble, Autrans et Méaudre sont envisageables à l’ouest, Saint-Pierre-de-Chartreuse au nord, une bonne partie du massif de Belledonne à l’est, et le lac de Laffrey au sud. La superficie à arpenter est grande, tentante, mais le temps est compté : 3 heures. Dans ces conditions, évitez de viser une sortie nécessitant plus de une demi-heure de voiture aller. Mieux vaut peut-être tabler sur une sortie efficace, avec un temps de déplacement en voiture réduit (voire égal à zéro) mais permettant de profiter au maximum des bienfaits d’une immersion en pleine nature. Voici quatre idées.
Circuit des écoliers (Pinet d’Uriage)
Au départ du Pinet d’Uriage (Alt. 808 m, nord-est de Saint-Martin d’Uriage), cet itinéraire emprunte des chemins ruraux et relie plusieurs petits hameaux où s’accumulent de nombreux témoins de l’activité pastorale et agricole passée. Une des ruines que vous croiserez (sans doute une grange) en fait partie. Au départ de l’école du Pinet et en suivant le balisage bleu de cette randonnée, vous traverserez, dans l’ordre, les hameaux du Rossin-de-Corps, de la Chênevarie, de Rocharey, de la Croix-de-Pinet et d’Isards avant de rejoindre votre point de départ. Chaque nom a son histoire. Le Rossin-de-Corps tient son nom de l’installation à cet endroit de “barbares” roux ou russus (milieu du Ve siècle). La Chênevarie serait le lieu où l’on cultivait le chanvre. Isards viendrait du mot “essarts” ou terres défrichées À part lors de la traversée des hameaux, l’itinéraire emprunte des petits chemins qui ne sont pas tous indiqués sur une carte IGN. Fiez-vous au balisage. Une partie de ce circuit a été adopté par les écoliers pour se rendre à leur école de Pinet après la loi de 1882 rendant l’école obligatoire. Les forêts traversées étaient autrefois des prairies ou des champs cultivés (céréales, blé, orge, seigle, ou pomme de terre) permettant aux habitants de vivre pratiquement en autarcie. L’église de Pinet est attestée dès 1091. Du village, la vue sur les trois massifs grenoblois est somptueuse. Profitez de ce dernier point de vue en forme de bravade avant de vous reconfiner dans la vallée.
L’espace naturel sensible du Bois de la Bâtie à vélo
45 minutes, c’est à peu près le temps qu’il faudra, sans vous presser, pour, de Grenoble, rejoindre à vélo l’espace naturel sensible du Bois de la Bâtie, à 16 km au nord (direction Saint-Ismier). Le trajet se fait sur la voie verte qui commence au cœur de la ville puis suit la digue de l’Isère en amont de Grenoble. Attention, le premier tronçon jusqu’à l’Île d’amour risque d’être très emprunté, mais après c’est la tranquillité assurée. Profitez d’être sur place pour découvrir les richesses naturelles de cet espace protégé. Sur le sentier aménagé, suivez les traces du castor, des poules d’eau et admirez le vol du Martin-pêcheur ou le ballet des libellules. Les plus sportifs auront le droit de pousser jusqu’à l’ESN du marais de Montfort, à Crolles (oui ça rentre juste). Retour par le même chemin. Vous aurez ainsi optimisé votre temps de sortie, en cumulant une belle balade à vélo et la visite d’un espace naturel très riche avec de nombreux points d’observation de la faune sauvage.
La Réserve naturelle des Isles du Drac (sud grenoblois)
Peu fréquentée par les Grenoblois, la réserve naturelle régionale des Isles du Drac a pourtant de beaux atouts à faire valoir, en offrant d’arpenter des paysages inhabituels pour les montagnards que nous sommes, plus orientés vers les sommets que les paysages de plaine. Cette restriction de déplacement est l’occasion ou jamais de s’intéresser à cette réserve. Elle s’étend sur 800 ha, du barrage de Notre-Dame-de-Commiers jusqu’au pont Lesdiguières au Pont-de-Claix. Malgré des activités humaines très marquées, on y dénombre à ce jour 35 habitats différents, accueillant plus de 450 espèces faunistiques et près de 600 espèces végétales. Voilà qui devrait combler les amateurs d’observations. La juxtaposition de milieux très différents sur une surface restreinte et sous influence climatique croisée permet le développement d’une grande diversité d’espèces animales. On notera parmi les plus emblématiques : l’engoulevent d’Europe, emblème de la réserve naturelle, le blongios nain, le castor d’Europe, la coronelle girondine, l’agrion de Mercure, le sphinx de l’argousier et l’azuré du serpolet, le crapaud calamite et l’alyte accoucheur… On peut prendre un peu de hauteur et apprécier une jolie vue d’ensemble en s’attaquant au très modeste et méconnu Petit Brion, culminant à 537 mètres (au-dessus de Vif, à l’est. Départ recommandé du lieu-dit La Santon). Voilà les montagnards comblés !
> Mise en garde : La RNR des Isles du Drac possède plusieurs accès (à Chasse Barbier et sur la promenade Thiervoz) mais l'accès au site est réglementé, l'essentiel de la réserve étant interdite d'accès au public. Bien se cantonner au secteur autorisé.
Sommet de Pravena et Bellevue (sud grenoblois)
Dans le sud grenoblois proche, on s’abstiendra pendant quelques week-ends de parcourir les crêtes d’Herbeys. Déjà bien fréquentées les samedis et les dimanches en temps habituel, elles devraient même, en exagérant en peu, bouchonner, à l’occasion de cette petite et récente liberté retrouvée. On sera plus tranquille en partant par exemple de Brié Bas (au sud de Brié-et-Angonnes) et en marchant vers le sud pour le sommet de Pravena (737 m) via le chemin de crête du bien nommé Bois de Crêt. Du sommet de Pravena, on peut rejoindre le sommet de Bellevue au nord-ouest et redescendre vers Mont Rolland pour retrouver Brié Bas. À moins d’une demi-heure de Grenoble, cette boucle offre de très beaux points de vue sur l’agglomération et les massifs environnants. Un vrai sentiment de plénitude nous envahit au sommet de Bellevue. De là, on peut aussi rallonger la randonnée en descendant du côté de Montchaboud et en revenant par le Bois de Palleine.
Infos pratiques
Pour connaître votre zone de sortie autorisée :
> https://carte-sortie-confinement.fr/
Laisser un commentaire