Porte à porte

Les portes abritent toujours des mystères. Eléments majeurs dans les façades, elles sont gardiennes des espaces privés. Discrètes ou imposantes, chacune possède son style qui témoigne d’une époque. Arrêtons-nous, au fil d’un parcours, sur quelques portes remarquables très anciennes dans le vieux Grenoble.

Parcours / De la rue Jean-Jacques Rousseau à la place Lavalette (en face du musée de peinture), nous pouvons admirer de très belles portes des 17^ème et 18^ème siècles.

Porte de l’hôtel particulier Coupier de Maille, 16 rue Jean-Jacques Rousseau

A côté du n°14, entrée de la maison où naquit Stendhal, le n°16  offre une porte du 17^ème siècle à deux ventaux en noyer.

L’imposte (la partie supérieure au-dessus des deux parties de la porte) représente un feuillage autour du visage enfantin de Louis XIV. Les étoiles sculptées au bas de la porte semblent tourner sur elles-mêmes. Au centre, des grotesques (décorations fantaisistes apparues à la Renaissance) tiennent les heurtoirs.

Cette porte est entourée de pierres de taille en calcaire, imposées  sur tous les rez-de-chaussée des façades de la ville au 18^ème siècle pour se protéger des crues de l’Isère et du Drac.

Sator Arepo Tenet Operas Rotas, rue Jean-Jacques Rousseau

Un peu plus loin avant d’arriver dans la Grande Rue, on peut voir sur une porte, un palindrome aux lettres marquetées. Le palindrome est une phrase que l’on peut lire en commençant de gauche à droite mais aussi de droite  gauche, de haut en bas ou de bas en haut.

Ici, la phrase écrite en latin se traduit par : le semeur Arepo tient les roues à l’ouvrage ; message mystérieux non expliqué jusqu’à présent. Une formule obtenue en mélangeant les lettres donne : A Pater Noster o (Notre Père) ; peut-être un code secret utilisé par les chrétiens sous l’empire romains pour indiquer des lieux clandestins de réunions.

Détour par la rue Diodore Rahoult puis direction place aux herbes

Du nom du peintre du 19^ème qui a décoré l’ancien musée place de Verdun, une toute petite rue mène à la place de Gordes et au jardin de ville. Il s’y trouve une belle porte sculptée de style 18^ème.

Non loin de là, à l’angle de la place aux herbes et de la place Claveyson, vivait le poète François Blanc (1662-1742) dit Blanc la Goutte. La jolie porte de son immeuble est surmontée d’un fer forgé en forme de soleil. Auteur d’un poème en patois du Dauphiné sur la terrible inondation à Grenoble en 1733, il a été illustré par Diodore Rahoult dans un livre préfacé par Georges Sand.

Sur la place Claveyson, vivaient aussi les ébénistes Haches qui ont réalisé beaucoup de portes remarquables au 18^ème. Leur atelier se trouvait au 7 rue Voltaire (quartier des antiquaires).

De la rue Brocherie à la place Lavalette

• Porte de l'hôtel particulier Croÿ-Chasnel

Continuons rue Brocherie où l’on peut voir l’immense portail en noyer de l’ancien hôtel particulier de Croÿ-Chasnel d’architecture du 18ème et surmonté d’un balcon en fer forgé.

Terminons enfin notre tour devant la porte de l’Hôtel de Lavalette. Très belle, à deux vantaux, sobre et élégante, le bois joliment sculpté de formes géométriques.

Ce portail, encadré de pierres de taille ouvrait sur la demeure de Charles Planelli de Lavalette, maire de Grenoble, sous la Restauration.  Il aménagea en 1823 un nouveau réseau d’adduction d’eau dont fait partie la fontaine des Dauphins, place Grenette (ou château d’eau Lavalette).

D’autres portes remarquables dans la ville témoignent des courants de l’architecture à travers l’histoire. Elles ont parfois protégé les demeures de personnages historiques. Elles font partie de la zone du patrimoine architectural, urbain et paysager qui favorise depuis 2005 la restauration des immeubles du centre historique de Grenoble.

Infos pratiques

Autres portes à voir, rue Barnave, rue Voltaire, rue Saint Jacques, rue de la Poste…

L’office du tourisme organise des Visites guidées : Midi Visites, Portes et Escaliers : au cœur de la ville, une découverte patrimoniale des plus belles portes et escaliers originaux. Les vendredis 29 avril, 27 mai et 24 juin, à 12h. Durée : 45 minutes, tarif unique à 5 euros.

Inscriptions sur www.grenoble-tourisme.com