Les lumières de la ville

Actu par Jérémy Chauche

Rendez-vous de stature internationale s'il en est, la fête des Lumières est de ces rendez-vous, rares et précieux, auxquels on prend part chaque année avec la certitude intacte de redécouvrir sa ville sous un autre jour. Ou plutôt sous une autre nuit, monumentale et inventive, puisque quatre jours durant, des centaines de créateurs confirmés et concepteurs en herbe illumineront quais, jardins, rues et façades de leurs installations.

Afin d'apprécier au mieux la fête des Lumières, placée pour cette onzième année tant sous le signe de l'interactivité que sous celui du développement durable, on ne saurait trop vous suggérer de prendre vos distances du centre-ville, épicentre de toutes les attentes. A moins, bien entendu, que vous rêviez depuis tout petit d'entrer dans le corps écailleux d'une sardine, la place des Terreaux ayant vibré en 2008 sous les pas d'un million de spectateurs. Pour ce faire, que vous abordiez cette célébration collective en famille, en couple, entre amis, avec un animal de compagnie ou en solitaire, il suffit de vous en remettre à l'une des deux options ci-dessous. <> Armé d'un programme complet des festivités, vous pouvez tout d'abord décider de papillonner dans les arrondissements périphériques au gré de votre curiosité. Seulement il faudra faire des choix, car le centre-ville n'accueillera « que » vingt des soixante-dix projets retenus dans le cadre de cette cuvée 2009. De quoi ne plus savoir où donner de la tête. Déambulerez-vous entre les maisonnettes colorées des pentes de la Croix-Rousse ou prendrez-vous place dans le salon à ciel ouvert de la rue des Charmettes dans le 6e ? Vous laisserez-vous étourdir par le résultat d'une démarche « d'anarchitecture » participative à Guillotière ou irez-vous saluer les silhouettes de la place Bellevue dans le 8e ? A moins que vous ne préfériez mirer le plafond céleste artificiel du Jardin d'Ivry dans le 4e ou gagner la place de la Duchère, dans le 9e, pour y longer à la lueur des néons l'étonnant Musée Palissadaire ? Du plus expérimental au plus participatif, il y en a de toute façon pour tous les goûts et ce serait bien le diable si vous ne parveniez pas à vous concocter un itinéraire aux petits oignons. <> Toutefois, en cas de doute à propos de votre sens de l'orientation et de l'optimisation, mieux vaut s'en remettre aux deux circuits officiels délimités par les organisateurs. Le premier, au départ de la Cathédrale Saint-Jean, remodelée en direct grâce à une projection vidéo, vous emmènera, avec la bénédiction d'un Homme digital perché sur la tour TDF, à la Basilique de Fourvière, dont les carillons rythmeront le défilé de tableaux lumineux retraçant l'histoire de la peinture. Quant au second, c'est le long du Rhône qu'il déroulera sa fantaisie, de la place Raspail, hôte d'un phare ne s'éclairant que lorsque un passant daigne pédaler pour l'alimenter en énergie, au Parc de la Tête d'Or, où tomberont des flocons de neige semblables à des étoiles. Le fleuve lui-même sera constellée de bouées, 365 très précisément, toutes coiffées d'un signal de détresse, tandis que la thématique du temps qui passe se déclinera sur l'ensemble du parcours en neuf étapes en appelant autant à l'ouïe qu'à la vue. Bref, on vous le redit : pour qui n'a jamais pris le temps de marcher d'un pas badin dans Lyon et d'en apprécier la richesse d'ambiances et d'architectures, c'est le moment ou jamais de le faire et de le refaire. <> Au diable l'agoraphobie. Le moyen le plus sûr d'en prendre plein les mirettes étant encore d'errer dans le centre névralgique de la fête des Lumières, voici ce qui vous attend si vous vous mettez en tête de braver les flots de touristes attendus sur la presqu'île. Sans surprise, c'est aux Terreaux que le qualificatif « spectaculaire » sera le plus approprié, les bâtiments environnants étant conduits à subir les outrages (virtuels) d'une météo peu clémente. Le beau temps succédant à la tempête, direction ensuite la montée de la Grande Côte et la Place Louis Pradel, pour goûter le charme bucolique et irréel de jardins respectivement ensemencés de fleurs acidulées et de plantes futuristes. Enfin, le cinéma sera à l'honneur place Bellecour. Une grande roue y revêtira un écran géant en guise de robe, pendant que Fellini sera honoré aux Jacobin, le temps d'une diffusion à 360° de saynètes inspirées de sa Dolce Vita. Et pour être définitivement sûr de l'étanchement de la soif de fantaisie de vos rétines jusqu'à l'entame de la prochaine décennie, tamponnez votre calendrier au 6 décembre : c'est à cette date que sera tiré le fameux feu d'artifice du 14 juillet, annulé l'été dernier.

Infos pratiques

LA FETE DES LUMIERES Du 5 au 8 décembre à Lyon

Jeudi 12 novembre 2009 Actu 1864 lectures
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