Célia Renesson est la fondatrice et la directrice de l’association Réseau Vrac qui fédère plus de 600 adhérents professionnels. Une filière en croissance fulgurante mais qui doit encore se structurer et finir de convaincre le grand public. Interview.
Comment se porte le marché du vrac ?
Le marché est passé de 100 à 500 millions d’euros en 4 ans. Ce chiffre comprend celui des épiceries spécialisées et des rayons vrac en magasin bio ou en grande surface. Là on ne parle pas du vrac frais comprenant les fruits, les légumes et tous les produits qui s’achètent à la coupe tels que le fromage, la crèmerie, la charcuterie et la boucherie. Ceux-là ont toujours existé. Le vrac qui explose en ce moment c’est le vrac hors frais, dans les épiceries vrac spécialisées et les rayons des magasins bio et conventionnels.
Les produits vrac bénéficient d’une image qualitative favorable mais quelles garanties apportez-vous aux consommateurs ?
Si on prend la définition stricto sensu du vrac, c’est la vente de denrées alimentaires au poids. Quand on a dit ça on n’a pas dit grand-chose, on parle juste de la manière dont on achète le produit. En revanche quand on étudie les épiceries vrac spécialisées, on se rend compte qu’il y a une véritable sélection des fournisseurs. Les produits sont plutôt bio, français, locaux, et de saison. Il y a un vrai travail sur le sourcing qui est fait. Ceux qui ouvrent des épiceries vrac sont très souvent des personnes en reconversion professionnelle, qui ont envie de donner du sens à leur vie et d’initier une autre manière de consommer. Ils vont donc dans le sens de ce que les Français attendent : des produits sains, de qualité, locaux et de saison.
Vous estimez à 0,5% le nombre de Français qui achètent en vrac. Reste-t-il des freins à lever pour augmenter cette part ?
Il y en a plusieurs sur lesquels Réseau Vrac travaille. Tous les produits ne se vendent pas encore en vrac du fait de freins réglementaires, techniques et économiques. Il faut amener du vrac partout et sur tous les produits, donc lever les freins, les interdictions et développer des solutions techniques. Pour vendre de la confiture ou de la compote par exemple, il faudrait des machines spécialisées qui n’existent pas forcément encore ou sont très coûteuses. Le vrac peut aussi faire peur en matière d’hygiène, de traçabilité, de conservation et de qualité car il n’y a plus l’emballage d’origine. Une réglementation et des bonnes pratiques d’hygiène doivent être respectées afin de se conformer à la loi et assurer la santé des consommateurs. Réseau Vrac propose des formations et travaille pour apporter un guide de conduite afin de donner confiance aux consommateurs dans une proposition alternative au préemballé qu’ils connaissent bien.
Crédits photo : Jessica David
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